23.06.2007 / RESSOURCES HUMAINES, CULTURE ET PATRIMOINE VINGT DEUXIEME RAPPORT ANNUEL
LA CITE DES SCIENCES DE TUNIS
La Cité des Sciences de Tunis a pour mission de contribuer à la promotion de la culture scientifique et à sa diffusion auprès des différentes catégories des citoyens, dans le cadre de la complémentarité avec le secteur de l’éducation. Elle est chargée, notamment, de sensibiliser et d’initier le public à l’approche des méthodes et des découvertes scientifiques, d’éveiller la curiosité intellectuelle et de susciter chez les jeunes, depuis leur prime enfance, un intérêt et une adhésion à la science.
Les travaux de contrôle ayant porté sur les diverses activités de la Cité particulièrement au cours de la période du Xème plan ont permis de relever que cet établissement peine encore à parachever ses espaces et à les équiper. Ces difficultés affectent ses efforts de participation à la promotion et à la diffusion de la culture scientifique. En outre, des insuffisances ont été relevées au niveau de la gestion administrative et financière dudit établissement.
1- Achèvement de l’aménagement et de l’équipement des espaces
Certains espaces de la Cité des Sciences n’ont pas été aménagés et équipés conformément à ce qui avait été programmé. En effet, des modifications ont été introduites au niveau de la plupart des travaux et ont touché particulièrement les bâtiments et l’aménagement hydraulique, ce qui a fait obstacle à l’achèvement du projet, dans le délai de 1999 initialement prévu et dans la limite du coût, estimé en 1994, à 50 MD.
Le coût supplémentaire induit par les diverses modifications qui ont touché la conception des espaces et l’aménagement extérieur de la Cité, a dépassé 4 MD. Il s’ensuit que les marchés relatifs aux études architecturales, aux techniques muséographiques et signalétiques ou encore ceux portant sur le suivi technique, ont subi une augmentation de coût, passant de 4,672 MD initialement à 6,611 MD. Il en a été de même des marchés afférents à l’aménagement des 5 tranches de la Cité qui ont connu des variations, tant au niveau des montants qu’à celui des délais d’exécution, ce qui a dicté la passation, à titre de régularisation, de cinq avenants ayant ainsi porté le coût des ouvrages de 31,228 MD à 36,529 MD.
Par ailleurs, certains pavillons scientifiques de la Cité des Sciences n’étaient pas encore, à fin juin 2006, équipés ; des espaces complémentaires, ayant coûté près de 5 MD, ne sont toujours pas en mesure d’être d’exploités.
Au total, le coût de réalisation de la Cité des Sciences a dépassé les prévisions initiales de plus de 60% ; il a atteint, à fin juin 2006, 83 MD tout en sachant par ailleurs, que certains travaux n’ont pas encore été achevés. Cette situation est due, notamment, au fait que la réalisation de ce projet, important de par son envergure, ses coûts et ses spécifications techniques, a été confiée à un établissement public tout récemment créé, ne disposant ni des ressources humaines dotées de l’expérience requise, ni de la capacité suffisante pour diriger des projets d’une telle dimension. L’exécution de ce projet s’est, de ce fait, exposée à une certaine improvisation ayant été à l’origine de modifications successives pendant sa réalisation.
2- Promotion de la culture scientifique
L’exploitation des pavillons scientifiques de la Cité des Sciences était caractérisée par la modestie du nombre de visiteurs et entachée d’insuffisances inhérentes à l’absence de plans et de programmes de marketing procédant d’objectifs définis. Des dysfonctionnements au niveau de certaines unités scientifiques, le contenu non diversifié des présentations et l’insuffisance de mécanismes de suivi et d’évaluation des activités de la Cité font également partie des observations de la Cour.
Constituant un prolongement de la Cité, « l’arboretum », dont le site a été choisi eu égard à sa valeur symbolique, devait faire partie intégrante du circuit de visite. Or, il se trouve qu’il est encore exclu du circuit ouvert au public, sachant que le coût d’aménagement de ce jardin s’est élevé à près de 5 MD. Quant aux équipements acquis en 2002 dans le cadre de l’animation artistique de la Cité et dont le coût a dépassé 450 m.D, leur exploitation reste encore limitée.
Par ailleurs, la concrétisation des liens de partenariat entre la Cité des Sciences et le secteur éducatif par la réalisation d’une complémentarité entre ces parties et la mise en œuvre des conventions formellement conclues, demeure encore en deçà des attentes.
3- Gestion administrative et financière
Le personnel de la Cité des Sciences n’a pas été pourvu de statut propre. L’établissement n’a pas, de ce fait, réussi à instituer un cadre motivant pour ses agents et à les dissuader de partir.
En outre, la Cité ne s’est pas dotée d’un système d’information mieux organisé, notamment en mettant en place un plan directeur informatique. Il en est résulté l’absence d’orientations définies et l’imprécision dans l’identification des besoins en matériel nécessaire à l’activité informatique.
Par ailleurs, la Cité des Sciences attend toujours la conclusion du contrat de transfert de la propriété du terrain, cet acte constituant le préalable nécessaire à la finalisation des formalités relatives à l’établissement d’un titre foncier en son nom et à la régularisation de la situation foncière de ses bâtiments. En outre, il n’a pas été procédé, à fin juin 2006, à l’évaluation de la participation de l’Etat à la Cité des Sciences.


